Atlas de biodiversité : comment repérer des zones sous-prospectées ?

La réalisation d’un bon atlas faunistique (oiseaux, papillons, reptiles…) nécessite une bonne « pression de prospection ». Comment définir cette « pression de prospection » (ou « pression d’observation ») et comment détecter des secteurs sous-prospectés ?

Qu’est-ce que la « pression de prospection » et comment la mesurer ?

Un atlas faunistique est avant tout un ensemble de cartes de répartition d’espèce sur un territoire donné. Par exemple : l’atlas des oiseaux nicheurs de Bretagne, l’atlas des reptiles de Loire-Atlantique, etc. Pour réaliser ces cartes, on découpe le territoire en carrés, appelés « mailles ». Ces mailles font le plus souvent 10 km par 10 km. Quand une espèce est observée sur un site, on rapporte cette observation à la maille concernée. La présence d’une espèce sur une maille ne prête guère à discussion dès lors que l’identification de l’espèce est certaine. La question centrale dont dépend la qualité d’un atlas est : notre pression de prospection est-elle suffisante pour pouvoir affirmer que les mailles vides correspondent bien à des absences et non à des défauts de prospection. Autrement dit : alors que la présence d’une espèce sur un territoire n’a qu’une seule signification possible, l’absence est toujours sujette à caution.

La pression de prospection correspond aux efforts réalisés pour s’assurer de la présence ou de l’absence d’une espèce sur un territoire donné. Ces efforts peuvent être :

  • d’ordre quantitatif : nombre de journées de prospection, nombre d’observateurs, surface prospectée, etc.
  • d’ordre qualitatif : compétence / expérience des observateurs, diversité des milieux prospectés, techniques employées (pièges-photo, analyse de pelotes de réjection, détection acoustique des chiroptères, etc.)

On comprend dès lors qu’il est bien difficile de quantifier cette pression de prospection : un naturaliste expérimenté prospectant pendant une heure par semaine sera-t-il plus efficace qu’un observateur moins aguerris mais plus souvent sur le terrain ? Deux observateurs sont-ils deux fois plus efficaces qu’un seul ?

C’est pourquoi les auteurs d’un atlas essayent généralement de définir la pression de prospection a posteriori, en analysant les données et en croisant, par exemple, le nombre d’observations avec le nombre d’espèces découvertes.

Nombre d’espèce en fonction du nombre de données : une approche classique mais limitée

Une méthode d’analyse classique consiste à établir la relation entre le nombre de données par maille et le nombre d’espèces découvertes. On obtient quasiment toujours une courbe (car le nombre d’espèces est limité) de type : Nombre d’espèces = A*ln(nombre de données) – B (exemple ci-dessous)

Exemple de relation nombre espèces / nombre de données pour un atlas comportant une centaine de mailles

On repère ensuite le point d’inflexion et on note : « Au-delà de x observations, le nombre de données nécessaire pour détecter une nouvelle espèce augmente rapidement« . Ce que l’on peut encore traduire ainsi : « Une maille qui compte plus de x observations peut être considérée comme suffisamment prospectée« . En-dessous de ce seuil se trouveraient alors les zones sous-prospectées…

Cette méthode comporte de sérieux inconvénients. Tout d’abord, il n’y pas vraiment de relation mathématique entre le nombre de données et le nombre d’espèces, où alors avec une corrélation faible. Vous pouvez par exemple observer chaque jour dans votre jardin le même Rougegorge et ainsi augmenter de 365 le nombre de données sans améliorer sensiblement la qualité de prospection sur votre maille.

Mais surtout, le seuil retenu dans cette méthode est arbitraire : rien ne permet d’affirmer que la prospection est insuffisante en-dessous d’un certain nombre de données et suffisante au-dessus de ce seuil.

Une nouvelle méthode proposée par B.E.T

Nous avons donc mis au point une méthode qui s’affranchit du nombre de données et du nombre d’espèces par maille. Pour cela, nous nous sommes inspirés de la « théorie de l’information » de Shannon, à savoir la mesure de la quantité d’information contenue dans un ensemble de donnée. Dans notre, cas, cet ensemble de données est le tableau de présence / absence croisant les mailles et les espèces. Pour Shannon, l’information est la mesure de l’incertitude calculée à partir de la probabilité d’un évènement. Plus la probabilité qu’un évènement se produise est faible, plus sa réalisation nous offre d’information.

Dans le cas d’un atlas de biodiversité, certaines espèces sont très répandues et d’autres très rares. Si nous prenons l’exemple des reptiles :

  • la présence du Lézard des murailles sur une maille nous apporte peu d’information car cette espèce est très commune et on s’attend à la trouver partout
  • la présence de la Coronelle lisse sur une maille nous apporte davantage d’information car cette espèce est plus rare

Et réciproquement :

  • l’absence du Lézard des murailles sur une maille nous donne beaucoup d’information
  • l’absence de la Coronelle lisse sur une maille nous donne moins d’information

La méthode mise au point par B.E.T en 2020 est basée sur ce fait incontestable et bien connu des naturalistes : certaines espèces sont plus rares que d’autres. L’absence d’une espèce très commune n’a pas la même signification que l’absence d’une espèce rare.

Lézard à deux raies : une espèce généralement abondante. Selon la théorie de l’information, son absence fournit donc un renseignement important !

Comment fonctionne concrètement la méthode P.A.C ?

Nous avons baptisé notre méthode P.A.C : Probabilité d’Absences Cumulées. Elle consiste à calculer la probabilité que plusieurs espèces soient simultanément absentes d’une même maille. P (absence cumulées) = P (absence espèce 1) x P (absence espèce 2) x … x P (absence espèce n).

Cette probabilité est comparée à la probabilité unitaire : P unitaire = 1 / nombre de mailles. Cela nous permet de voir si la combinaison des espèces absentes est statistiquement possible (= si elle peut se réaliser sur au moins une maille) ou si elle est statistiquement impossible.

Le résultat s’interprète de la manière suivante :

  • si P (absences cumulées) / P unitaire > 1 cela signifie que la situation est statistiquement possible et donc que la prospection est satisfaisante
  • si P (absences cumulées) / P unitaire < 1 cela signifie que la situation est statistiquement impossible et donc qu‘il y a un défaut de prospection

Le plus l’indice P.A.C est faible, le plus la sous-prospection est forte :

  • indice PAC compris entre 1 et 0,1 = sous-prospection de niveau 1 (= légère)
  • indice PAC compris entre 0,1 et 0,01 = sous-prospection de niveau 2 (= moyenne)
  • indice PAC compris entre 0,01 et 0,001 = sous-prospection de niveau 3 (= forte)
  • etc.

Mise en pratique

Pour montrer comment fonctionne notre indice, prenons l’exemple d’un atlas des reptiles sur un territoire fictif comportant 100 mailles. Dix espèces de reptiles ont été recensées, avec les fréquences suivantes :

Exemple (fictif) de tableau de fréquence d’apparition de 10 espèces de reptiles pour illustrer la méthode des probabilités d’absences cumulées

On voit que la probabilité que les Lézard des murailles soit absent d’une maille est faible. Cela arrive sur 2 mailles uniquement. A l’opposé, la probabilité d’absence de la Couleuvre verte et jaune est élevée. Une absence de cette espèce nous renseigne peu sur une éventuelle sous-prospection.

Considérons maintenant (tableau ci-dessous) le trio « Couleuvre verte et jaune / Lézard vivipare / Couleuvre vipérine ». La probabilité que ces trois espèces soient absentes simultanément d’une même maille vaut 0,94*0,88*0,65 = 0,53768. Cette absence cumulée doit donc statistiquement se produire sur 54 des 100 mailles de notre atlas. L’absence cumulée de ces 3 espèces n’a donc rien d’improbable, bien au contraire. Il n’y a donc aucune raison de suspecter une sous-prospection si ces 3 espèces sont absentes et toutes les autres présentes.

Prenons maintenant le quatuor « Lézard à deux raies / Couleuvre à collier / Orvet fragile / Couleuvre d’Esculape ». La probabilité d’absence cumulée est de 0,001323. Cette absence cumulée doit donc statistiquement se produire sur 0,1323 mailles… c’est à dire jamais. Elle indique donc une anomalie sur les mailles où elle se produit. Cette anomalie peut être interprétée comme une sous-prospection.

Une sous-prospection… ou autre chose ?

Nous venons de voir que certaines absences cumulées constituent une anomalie statistique. La cause la plus évidente de cette anomalie est la sous-prospection. Si l’on vous présente une maille sur laquelle toutes les espèces sont absentes, votre premier réflexe est de vous demander si elle a vraiment été prospectée !

Toutefois, il ne faut pas exclure la possibilité qu’une maille présente des conditions écologiques suffisamment originales pour exclure beaucoup d’espèces, et notamment des espèces très communes. Par exemple, à l’échelle nationale : les reptiles les plus communs de France (Lézard à deux raies, Lézard des murailles, Orvet fragile) sont absents de Corse. Mais cela ne signifie pas que la Corse soit mal prospectée. Attention donc aux interprétations trop hâtives, surtout sur un atlas à l’échelle nationale.

Enfin l’expérience montre que les mailles situées en périphérie de la zone d’étude ressortent souvent comme « sous-prospectées ». Mais cela n’a pas vraiment de sens dans la mesure où ces mailles périphériques, coupées par le trait de côte ou par une frontière administrative, ne sont que des demi-mailles, des quarts de mailles voire des dixièmes de mailles. Dans ce cas, à quoi bon se poser la question de la sous-prospection ? Une maille qui ne couvre que 10 km² de terrain ne peut pas être comparée à une maille « complète » couvrant 100 km².

Conclusion

La méthode des Probabilités d’Absences Cumulées (P.A.C) permet d’établir un seuil objectif en-dessous duquel une maille peut être considérée comme sous-prospectée. Plus l’indice P.A.C est faible, moins la prospection est satisfaisante. En-dessous de 1, on peut considérer qu’il y a sous-prospection sauf si une cause purement biogéographique (comme l’insularité) permet d’expliquer l’anomalie statistique. Notre méthode est donc un outil utile et a priori efficace mais qui ne dispense pas de réfléchir.

Les protocoles naturalistes standardisés (type IPA) sont-ils adaptés pour une étude d’impact environnemental ?

Quel est l’objectif d’un état initial ?

La première étape d’une étude d’impact, ou évaluation environnementale, consiste en la réalisation d’un état initial. Concernant la faune (oiseaux, reptiles, batraciens…), cet état initial doit permettre d’obtenir :

  • un inventaire le plus exhaustif possible des espèces présentes
  • la localisation la plus précise possible des habitats utilisés par les espèces à enjeux (notamment les espèces protégées)
  • le maximum d’informations sur les populations animales présentes (effectifs, reproduction) et leur utilisation du site (zones d’alimentation, gîtes, corridors)

Grâce à ces informations, l’évaluation des incidences de votre projet reposera sur des bases solides.

Dans quel cas échantillonner ?

Les protocoles standardisés répondent-ils à ces exigences ? Prenons l’exemple des indices ponctuels d’abondance (ou I.P.A) pour les oiseaux : il s’agit d’une méthode d’échantillonnage et non d’une méthode absolue. Il faut bien entendu choisir une méthode d’échantillonnage lorsque l’objet d’étude est trop vaste pour être appréhendé de manière exhaustive : si vous étudiez le territoire d’une commune ou d’un Parc Naturel Régional , il vous sera impossible de recenser de manière exhaustive tous les couples d’oiseaux nicheurs du territoire.

La localisation des mâles chanteurs (ici une Alouette lulu) est une étape importante des inventaires

Mais si vous étudiez un site de superficie plus limité, quelques hectares ou quelques dizaines d’hectares, rien ne vous empêche de réaliser un inventaire plus exhaustif :

  • réalisez 4 à 6 passages sur site en période de reproduction (mars à juillet)
  • lors de chaque passage, notez précisément vos observations sur une carte au 1/25.000 ème ou sur une image aérienne : localisation des mâles chanteurs, d’adultes transportant de la nourriture, de jeunes dépendants, etc.
  • à la fin de la période, recoupez vos données et analysez les en regard des exigences écologiques des différentes espèces

Vous pouvez ainsi obtenir un inventaire exhaustif des espèces présentes et acquérir beaucoup d’informations sur leurs effectifs et les habitats qu’elles fréquentent.

Pour les reptiles, il est souvent question d’utiliser des plaques-abris. Si cette méthode paraît au premier abord plus rigoureuse qu’une « simple » prospection à vue, elle donne souvent des résultats décevants : plusieurs dizaines de relevés sont nécessaires pour réaliser une seule observation (voir ici). En examinant avec attention les milieux favorables aux meilleures heures de la journée, un naturaliste expérimenté peut être bien plus efficace, surtout si la superficie à prospecter est limitée.

En utilisant l’échantillonnage, nous abandonnons l’idée de recensement exhaustif pour celle de recensement représentatif : cela peut être nécessaire dans certains cas mais ne doit pas être privilégié a priori.

Une méthode adaptée plutôt qu’une méthode standardisée

Une bonne méthode d’inventaire doit donc être adaptée :

  • au potentiel du site : superficie, contexte géographique, milieux présents
  • à la nature du projet : lotissement, parc éolien, centrale photovoltaïque, etc.

Il est indispensable d’étudier le site et le projet avant de mettre en place une méthode d’inventaires naturalistes. Par exemple :

La prise en compte des oiseaux volant à haute altitude (ici un Vautour fauve) est indispensable dans le cas d’un projet éolien
  • vous étudiez un milieu avec de nombreuses mares et ornières : il y a potentiellement de forts enjeux liés aux batraciens ; vous devez donc prévoir une forte pression de prospection entre février et avril pour rechercher des individus en phase aquatique, des pontes ou des larves
  • votre site est un friche caillouteuse sèche et ensoleillée : les enjeux liés aux reptiles seront probablement plus forts, il faudra prospecter attentivement entre avril et juin…

De même, la nature du projet nécessite des adaptations :

  • pour un parc éolien, l’étude des déplacements d’oiseaux en altitude (plus de 30 mètres) sera au moins aussi importante que celle des petits passereaux qui nichent dans les sous-bois et les broussailles
  • en revanche, un projet de requalification urbaine pourra faire l’impasse sur les déplacements d’oiseaux en altitude, ces derniers n’étant pas impactés

Une bonne méthode doit être souple et ajustable

La détection de la Vipère péliade demande beaucoup d’expérience et une pression d’observation élevée dans les milieux favorables (photo prise à Arzal, Morbihan)

Lorsqu’il parcours un site, un bon naturaliste travaille par itérations : ayant repéré un secteur potentiellement intéressant, il y revient régulièrement et y consacre beaucoup de temps. Par exemple, si il repère en février un habitat a priori favorable aux reptiles, il y revient en avril et en mai, par un temps ensoleillé, pour confirmer ou infirmer son hypothèse. En revanche, si un secteur s’avère pauvre, il y passe moins de temps. Ainsi, au fur et à mesure de ses passages sur le site, ses connaissances s’affinent en même temps que sa méthodologie s’ajuste.

Pour l’installation d’une caméra automatique, le naturaliste choisi un endroit particulièrement favorable en fonction des indices qu’il trouve sur le terrain : traces, coulées, crottes, etc. Cet emplacement ne peut pas être défini sans lien avec la réalité de terrain.

On comprend donc que des protocoles standardisés (type I.P.A) définis en amont des prospections risquent de contraindre le naturaliste à passer du temps sur des secteurs décevants aux dépends de secteurs plus décisifs. De même, le volume des éventuelles prospections nocturnes doit être proportionnel à la présence probable d’espèces à enjeux : chiroptères, Engoulevent d’Europe, Rainette verte, Crapaud calamite, etc.

En conclusion, chaque projet nécessite la mise au point d’une méthodologie spécifique en deux temps :

  • en amont : la définition de la pression d’observation et des périodes de l’année à couvrir en fonction des enjeux potentiels
  • pendant l’étude : l’observateur doit savoir optimiser le temps passé sur le terrain en accentuant son effort de prospection sur les secteurs et les espèces à enjeux, au fur et à mesure de ses découvertes

Conclusion

Les méthodes standardisées sont adaptées pour des suivis sur le long terme ou lorsqu’un échantillonnage est nécessaire. Dans le cas d’un état initial préalable à une étude d’impacts, l’expérience et la capacité d’adaptation de l’observateur sont primordiaux pour collecter un maximum d’informations en un nombre limité de sorties de terrain.


Photo à la une : Tarier pâtre

Notre avis sur la « Flore Forestière Française » (Rameau, Mansion et Dumé)

La Flore Forestière Française de l’Institut pour le Développement Forestier est un classique, certains diraient même « une bible » pour les forestiers et les botanistes. Nous l’utilisons depuis une dizaine d’années et vous en livrons ici une présentation.

Comment elle s’organise

La Flore Forestière Française comporte 3 tomes :

  • tome 1 : plaines et collines
  • tome 2 : montagnes
  • tome 3 : région méditerranéenne

Compte-tenu de notre localisation en Bretagne, nous utilisons logiquement le tome 1. Ce premier tome n’exclue d’ailleurs pas les espèces « montagnardes » ou « méditerranéennes » dès lors qu’on les retrouve en plaine.

L’ouvrage se divise en 5 grandes catégories : mousses, ptéridophytes (prêles et fougères), gymnospermes (conifères), angiospermes ligneux (arbres et arbustes feuillus) et enfin espèces herbacées (non ligneuses) qui constituent environ les 2/3 de l’ouvrage. Au début de chaque catégorie figure une clé de détermination des genres et espèces.

Au total, environ 630 espèces sont présentées dans le tome 1 « Plaines et collines ». Chaque espèce fait l’objet d’un double page : une illustration des différentes parties de la plante sur la page de gauche et une fiche de description sur la page de droite. Cette fiche de description comprend :

  • le nom scientifique (et ses éventuels synonymes) et les noms vernaculaires de la plante
  • l’explication de l’origine du nom
  • les caractères biologiques : taille, longévité, reproduction…
  • les caractères diagnostiques : c’est à dire les critères qui permettent d’identifier la plante. Toutes les parties de la plante sont précisément décrites (écorce, rameau, bourgeons, feuilles, fleurs, fruit…) et des numéros renvoient à l’illustration de la page de gauche
  • la distribution géographique de l’espèce (type de climat, altitude maximale…) avec une carte de la répartition en France pour illustrer le propos
  • les données autécologiques : type de sol, ensoleillement, matériaux… Un diagramme combinant les gradients trophique et hydrique permet de situer les exigences de l’espèce sur les axes « humide / sec » et « acide / basique »
  • les biotopes et formation végétales où l’on trouve l’espèce (ex : haies, hêtraies-chênaies, landes, forêts ripicoles…)
  • les usages et propriétés de la plante (ex : plante mellifère, plante fourragère, plante fébrifuge, antiscorbutique, toxique…)
Les dessins comme les textes sont d’une précision et d’une qualité incomparables

Quels sont ses points forts ?

Les deux principaux points forts sont sans aucun doute :

  • la qualité des illustrations : les dessins sont d’un finesse et d’un réalisme rarement égalés dans les guides d’identification. Bien qu’elles soient toutes en noir et blanc, ces illustrations, effectuées d’après nature, collent parfaitement à la réalité. Associées à la description de la page de droite, elles donnent au lecteur toutes les indications nécessaires à l’identification.
  • la richesse des données concernant l’écologie de chaque espèce, utiles aussi bien au forestier qu’au botaniste. Le « caractère indicateur des plantes » (ex : neutronitrophile, calcicole, hygrocline…) permet en outre de caractériser un sol d’après le cortège floristique qu’il porte.

L’ouvrage se distingue également par une utile introduction d’une dizaine de pages, par un lexique permettant de comprendre toutes les subtilités de la botanique. Les termes « amplexicaule », « involucelle » ou « silique » ne vous seront plus inconnus !

Certains regretteront peut-être le classement des espèces à l’intérieur de chaque grande catégorie : elles sont en effet classées par ordre alphabétique et non par genre. Par ailleurs, malgré une couverture plastifiée imperméable, il est difficile de transporter l’ouvrage sur le terrain sans l’abimer : les 1800 pages de l’ouvrage sont imprimées sur papier bible, très sensible à la pluie et au froissement. Enfin, comme son nom l’indique, le livre traite de la flore forestière : il n’est donc pas particulièrement indiqué pour identifier les espèces de votre jardin ou de votre champ.

Pour quels usages ?

Nous recommandons ce livre à toutes les personnes qui s’intéressent à l’écologie en générale, à la flore et aux sols forestiers en particulier. Il permet de comprendre les interactions entre les plantes et leur environnement. Les personnes qui souhaitent réaliser des plantations (reboisements, haies, etc.) y trouveront toutes les information nécessaires. Les propriétés du bois des différentes essences d’arbres y sont également abordées.

Ce livre ne s’adresse pas aux débutants ni aux enfants qui auront certainement du mal avec la classification par noms scientifiques et les dessins en noir et blanc. En revanche, les étudiants et les professionnels de l’environnement y trouveront quantité d’informations introuvables ailleurs.

En conclusion, cet ouvrage, fruit d’un long travail d’équipe, est une référence indispensable pour étudier les plantes forestières de France et leur écologie.

Grâce à la Flore Forestière Française, le Hêtre (à gauche) et le Noisetier (à droite) n’auront plus de secret pour vous

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