Quand voir les différentes espèces d’amphibiens dans l’Ouest de la France ?
Les amphibiens sont des animaux généralement discrets dont la présence passe souvent inaperçue. La quasi-totalité des espèces de ce groupe étant protégées, elles doivent être particulièrement prises en compte dans les évaluations environnementales des projets d’aménagement. Voici donc quelques éléments relatifs à la phénologie des amphibiens dans l’ouest de la France. Nous avons pris en compte les données pour le département du Morbihan, sur les années civiles 2023 et 2024, d’après la base de données Faune-France à laquelle nous participons activement depuis une quinzaine d’années. Pour certaines espèces comme la Grenouille agile ou le Crapaud épineux, nous avons cherché à distinguer les simples données de présence des données relatives à la reproduction. Ces dernières sont celles faisant mention d’accouplements, de pontes ou de têtards. Pour rappel, les amphibiens se reproduisent en milieu aquatique (mares, marais, fossés en eau…) mais passent aussi une partie de leur vie adulte en « phase terrestre ».
De la Grenouille rousse à la Rainette verte, une phénologie variée
La phénologie des amphibiens est loin d’être uniforme. Le graphique ci-dessous indique par exemple que les pics d’observation de la Grenouille rousse – la plus précoce – , de la Grenouille agile, de la Rainette verte et enfin des « Grenouilles vertes » (plusieurs espèces et hybrides physionomiquement proches) se succèdent de janvier à mai. Notons également un second pic d’observation en octobre chez la Rainette verte. Ce pic correspond à des individus qui se remettent à chanter à la fin de l’été et au début du printemps.


Crapaud épineux et Pélodyte ponctué, un pic hivernal
Concernant le Crapaud épineux et le Pélodyte ponctué, les observations commencent en janvier pour culminer en février / mars. On note, comme chez beaucoup de grenouilles, un pic secondaire « hors reproduction » en septembre / octobre. Notons que les observations de Crapaud épineux hors période de reproduction sont souvent le fruit du hasard : des individus peuvent être trouvés sous une motte de terre en jardinant, en inspectant un compteur d’eau, ou encore se déplaçant dans un chemin ou sur une terrasse à la faveur d’une nuit pluvieuse.



Tritons et salamandre « disparaissent » en été
Pour le groupe des urodèles (Tritons et Salamandre), le pic d’observations a lieu en mars et correspond à la phase aquatique au cours de laquelle a lieu la reproduction. Ces espèces deviennent quasiment « invisibles » en juin, juillet et août, période de sécheresse durant laquelle elles restent cachées dans des habitats terrestres : sous une dalle ou une souche, dans un terrier de rongeur, etc.

La Salamandre tachetée a toutefois la particularité d’être visible quasiment toute l’année, y compris sous forme de larves. Le climat atlantique lui permet en effet de se reproduire d’octobre à mai.


