Plus de 200 espèces animales sur un seul hectare : les leçons d’une prospection intensive

L’idée de cet article m’est venue en considérant le nombre d’espèces animales que nous avons observées dans notre petit hameau breton : plus de 200 ! Deux-cent espèces identifiées en une dizaine d’années, dont près de 50 espèces d’oiseaux et plus de 100 lépidoptères. Quelles leçons tirer de cette étonnante biodiversité « ordinaire » ?

Notre connaissance de la nature n’est jamais parfaite

Deux-cent espèces peuvent donc être découvertes sur un très petit territoire, composé essentiellement de pelouses, d’arbres d’ornement et de plantations. La chose paraît étonnante, pour ne pas dire impossible. Un naturaliste parcourant ce hameau pendant une journée n’en découvrirait peut-être qu’une dizaine ou une vingtaine selon la période de l’année. C’est le temps passé – ici, en l’occurrence, une prospection quasi-quotidienne – qui permet d’allonger la liste des espèces, quasi indéfiniment ! Car le rythme des découvertes ne faiblit guère. Si mon attention s’est d’abord portée sur les vertébrés, la découverte des lépidoptères, des coléoptères et plus récemment des araignées m’a permis d’aller de trouvaille en trouvaille ces cinq dernières années.

La première leçon de cette prospection intensive serait donc la suivante : de très nombreuses espèces animales peuplent les jardins et les abords de nos habitations. Une liste d’espèces n’est jamais vraiment complète. Des espèces apparaissent selon les saisons, au fil des années et… lorsque notre intérêt et nos connaissances augmentent !


Quelques mètres-carrés suffisent

Comme nous l’avons dit précédemment, notre hameau n’a rien d’un milieu naturel remarquable. Il présente même un aspect relativement « jardiné ». Son atout principal en termes de biodiversité est certainement l’absence de clôtures. Dans un paysage agricole dominé par les cultures intensives, il constitue un refuge facile d’accès pour le faisan, le lièvre et parfois même le chevreuil !

Des micro-habitats de quelques mètres-carrés abritent les espèces de petite taille : tas de bois, compost, vieilles souches, tas de pierres, potager… Quelques bandes d’herbes « sauvages », épargnées par la tondeuse, assurent le gîte et le couvert à de nombreux insectes. Enfin, les maisons elles-mêmes peuvent servir d’abris, notamment aux chiroptères.


Un réseau de jardins pour la biodiversité

Si un seul jardin peut abriter tant d’espèces, ne faut-il pas reconsidérer – à l’instar de l’association « Jardins de Noé » – le rôle que pourraient jouer des milliers de petites parcelles privées, en ville comme à la campagne ? Comme nous venons de le voir, il est facile pour un particulier d’accueillir une faune sauvage variée sur son terrain sans pour autant renoncer à l’usage récréatif ou productif de ce dernier. Mais avant-même de semer une prairie fleurie ou d’installer un nichoir à oiseaux, la première chose à faire est d’observer avec patience et de chercher à connaître ces espèces que nous croisons au quotidien, souvent sans nous en rendre compte. Ouvrons les yeux car elles sont plus nombreuses que nous le croyons !

Enquête sur les espèces d’oiseaux disparues

Le site de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) recense 159 espèces d’oiseaux éteintes. Nous avons cherché à savoir où vivaient ces espèces et à quelles dates elles ont disparu.

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Prédation par les chats : quel risque pour la faune sauvage ?

Depuis quelques années, l’impact du chat domestique sur la faune sauvage est régulièrement mis en avant. En France, plusieurs dizaines de millions d’oiseaux seraient tués chaque année par les millions de chats domestiques présents dans nos villes et nos campagnes. Le chat domestique peut-il être impliqué dans le déclin de la faune sauvage ?

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Coléoptères : la grande inconnue

On estime autour d’un million le nombre d’espèces d’insectes actuellement connues dans le monde. La classe des coléoptères en représenterait à elle seule environ un tiers (330.000 à 370.000). En France métropolitaine, le nombre d’espèces de coléoptères serait d’environ 10.000. Malgré cette extraordinaire diversité, ou peut-être à cause d’elle, les coléoptères demeurent mal connus et très peu protégés.

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Invasives, nuisibles : le remède pire que le mal ?

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