pipit des arbres

Retour de migration : les oiseaux les plus précoces sont les plus réguliers

Le retour des oiseaux migrateurs nichant en France s’échelonnent chaque année entre le début du mois de mars et le mois de mai. Certaines espèces sont plus précoces que d’autres. Nous comparons ici les dates de retour de différentes espèces en Loire-Atlantique, sur les années 2010 à 2013. Les données proviennent du site http://www.faune-loire-atlantique.org/.

Définir un nombre de contacts significatif

Nous avons choisi de retenir, pour chaque année, la date à laquelle la dixième donnée est enregistrée pour chaque espèce. En effet, les trois ou quatre premières données correspondent souvent à des individus isolés, pas toujours suivis d’un contingent significatif. En revanche, la dixième donnée correspond bien au début d’un retour significatif.

Seules les espèces relativement communes et susceptibles d’être rencontrées un peu partout en Loire-Atlantique ont été retenues. En effet, pour certaines espèces très localisées (par exemple Pie-grièche écorcheur), les dates des premières observations traduisent davantage la pression de prospection sur quelques sites particuliers que les dates réelles d’arrivée des oiseaux.

Les espèces d’oiseaux qui reviennent le plus tôt sont les plus régulières d’une année sur l’autre

Dix espèces assez communes et bien réparties sur le département (44) ont été sélectionnées. On constate que les trois espèces dont le retour est le plus tardif (Fauvette des jardins, Hypolaïs polyglotte et Tourterelle des bois) présentent également des dates de retour très variables d’une année sur l’autre. On remarque notamment pour ces trois espèces une arrivée bien plus tardive en 2012 qu’en 2011, avec un écart de 10 à 15 jours. En revanche, chez les espèces les plus précoces, les dates varient beaucoup moins, le Milan noir étant, par exemple, un modèle de régularité : son arrivée a lieu chaque année entre le 13 et le 15 mars !

On remarque également que les courbes des oiseaux qui arrivent aux mêmes dates suivent les mêmes variations : le groupe « Fauvette des jardins, Hypolaïs polyglotte, Tourterelle des bois » se différencie du groupe « Fauvette grisette, Pipit des arbres, Rossignol philomèle ». L’Hirondelle de fenêtre a une courbe intermédiaire entre celle de ce second groupe et celle du Coucou gris, plus précoce.

graph_date_migrateurs_44

Variation de la date d’arrivée d’espèces migratrices en Loire-Atlantique, en 2010, 2011, 2012 et 2013

 

Nous avons donc cherché à voir quelle était le rapport entre la date moyenne d’arrivée (ou précocité) et la variabilité de cette date (ou régularité). Voici le résultat sur ce graphique, avec en abscisse la date moyenne d’arrivée sur la période 2010-2013 et en ordonnée l’écart-type de cette série de dates :

relation_date_regularite_44

 

 On voit nettement une corrélation entre une arrivée tardive et des dates d’arrivée variables.

En conclusion : plus les oiseaux arrivent tard dans la saison, plus leur date d’arrivée varie d’une année sur l’autre.

Comment expliquer cette relation ? Est-elle liée aux zones où hivernent les différentes espèces (plus ou moins proches de la France) ? Ou bien à des stratégies migratoires différentes ?

 

Image : Pipit des arbres  /  David Craven


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