Archive d’étiquettes pour : Bretagne

En 2023, une nouvelle liste rouge des oiseaux nicheurs de Bretagne

Même si cette liste rouge, fruit de plusieurs années de travail de l’ORA, de Bretagne Vivante et du GEOCA, s’intitule « Liste rouge 2021 des oiseaux nicheurs menacés en Bretagne et responsabilité biologique régionale« , c’est bien en août 2023 qu’elle a été rendue officielle.

Elle présente les statuts de conservation des espèces nicheuses dans notre région, selon la méthodologie de l’UICN. L’analyse porte sur des données collectées de 2015 à 2021 et concerne 178 espèces.

Parmi ces 178 espèces, 76 sont considérées comme menacées. Parmi les espèces les plus menacées (catégorie « danger critique« ), notons le Busard cendré, la Locustelle luscinoïde ou encore la Sterne de Dougall. Le Bruant jaune, le Bruant proyer et le Grimpereau des bois sont considérés comme « en danger » tandis que des espèces qui semblent (ou semblaient) encore communes comme le Moineau domestique ou le Verdier d’Europe sont désormais considérées comme « vulnérables« .

La liste rouge est à télécharger ici.

Le Bruant jaune, une espèce désormais considérée comme « en danger » en Bretagne

Inventaire des reptiles : comparaison de la méthode « avec plaques » et de la méthode « à vue »

Les reptiles sont des animaux généralement discrets que le naturaliste peut avoir des difficultés à détecter. Nous avons déjà précédemment évoqué sur ce blog les avantages et inconvénients de la méthode des plaques à reptiles (voir ici). Dans cet article, nous allons comparer l’efficacité de la méthode « avec plaques » avec celle de la méthode de recherche « à vue », c’est-à-dire en se déplaçant le long des milieux favorables, généralement les lisières.

Des données concernant 12 espèces (Lézards, Couleuvres, Vipères…)

Nous avons compilé les résultats de 6 études où la méthode « plaques » et la méthode « à vue » ont été utilisées en parallèle. Nous avons, pour chaque espèce, noté le nombre de données obtenues « avec plaques » (animal vu sous ou sur une plaque) et le nombre de données obtenues par l’observation directe « à vue ». Notons au passage qu’il est difficile de réaliser une prospection strictement égalitaire entre les plaques et les observations à vue car on ne peut pas faire correspondre à un nombre de plaques un nombre « équivalent » de mètres parcourus… Ajoutons enfin qu’un manque d’expérience ou d’attention de l’observateur fait fortement chuter les résultats « à vue » alors qu’il est sans effet sur les résultats de la méthode avec plaques. L’efficacité relative de cette dernière a donc tendance à être surestimée dans les résultats qui suivent.

Nous présentons ci-dessous le résultat en terme de pourcentage d’observations sous plaques par rapport au total des observations, espèce par espèce et étude par étude. Le tableau des données brutes figure pour information en fin d’article.

Notons que sur les 12 espèces étudiées, l’Orvet fragile et la Coronelle lisse sont les seules espèces pour lesquelles l’utilisation des plaques s’avère indispensable. En revanche, la méthode des plaques ne présente quasiment pas d’intérêt pour les lézards. Les autres espèces sont dans une situation intermédiaire, avec une tendance « plaques » pour les Couleuvres et une tendance « à vue » pour les Vipères.

Notre expérience

Les résultats de cette compilation de données sont en adéquation avec les observations que nous réalisons depuis une quinzaine d’années en Bretagne et Pays de la Loire :

  • La Coronelle lisse est en effet quasiment impossible à détecter à vue mais utilise bien les plaques
  • L’Orvet fragile est l’espèce que nous observons le plus fréquemment sous plaque tandis que sa détection sans plaque est très aléatoire
  • Le Lézard des murailles, le Lézard à deux raies et le Lézard vivipare ne nécessitent pas l’utilisation de plaques : l’observation directe des murets, des talus et des lisières ensoleillés permet de détecter facilement ces espèces
  • Lors des prospections à vue, nous observons assez régulièrement les Vipères aspic et péliade et parfois la Couleuvre helvétique. L’utilisation des plaques apporte peu de données supplémentaires pour ces espèces.

Ci-dessus, quelques photos réalisées par Émilien Barussaud ; de haut en bas et de gauche à droite : Coronelle lisse sous plaque (Morbihan), deux Orvets fragiles sous plaque (Morbihan), observation d’une Couleuvre helvétique à vue (Loire-Atlantique), Lézard vivipare dans une clairière forestière (Loire-Atlantique), combat de Lézards à deux raies mâles (Morbihan), Vipère aspic trouvée à vue dans le bocage (Loire-Atlantique) et enfin deux Vipères péliades observées à vue dans des secteurs de landes (Morbihan et Finistère)

Annexe : tableau des données brutes

Que valent nos atlas de biodiversité ? La méthode P.A.C donne ses premiers résultats

La méthodes de Probabilités d’Absences Cumulées permet d’évaluer le niveau de prospection des atlas : oiseaux, papillons, mammifères, reptiles, amphibiens… Cette méthode a été progressivement mise au point par notre bureau d’études depuis 2020. En 2021, nous en présentions le principe dans l’article suivant : Atlas de biodiversité : comment repérer des zones sous-prospectées.

En 2022-2023, B.E.T a accueilli un stagiaire pour tester cette méthode sur deux atlas de biodiversité récents : celui des papillons de Bretagne et celui des reptiles et amphibiens de Loire-Atlantique. Grâce au travail réalisé par Louis, nous pouvons aujourd’hui présenter notre méthode accompagnée de ces premiers résultats. L’article est téléchargeable avec le lien ci-dessous :

Téléchargez ici : Article_Methode_PAC_Atlas_Biodiversite_BET_mai_2023

Plus de 200 espèces animales sur un seul hectare : les leçons d’une prospection intensive

L’idée de cet article m’est venue en considérant le nombre d’espèces animales que nous avons observées dans notre petit hameau breton : plus de 200 ! Deux-cent espèces identifiées en une dizaine d’années, dont près de 50 espèces d’oiseaux et plus de 100 lépidoptères. Quelles leçons tirer de cette étonnante biodiversité « ordinaire » ?

Notre connaissance de la nature n’est jamais parfaite

Deux-cent espèces peuvent donc être découvertes sur un très petit territoire, composé essentiellement de pelouses, d’arbres d’ornement et de plantations. La chose paraît étonnante, pour ne pas dire impossible. Un naturaliste parcourant ce hameau pendant une journée n’en découvrirait peut-être qu’une dizaine ou une vingtaine selon la période de l’année. C’est le temps passé – ici, en l’occurrence, une prospection quasi-quotidienne – qui permet d’allonger la liste des espèces, quasi indéfiniment ! Car le rythme des découvertes ne faiblit guère. Si mon attention s’est d’abord portée sur les vertébrés, la découverte des lépidoptères, des coléoptères et plus récemment des araignées m’a permis d’aller de trouvaille en trouvaille ces cinq dernières années.

La première leçon de cette prospection intensive serait donc la suivante : de très nombreuses espèces animales peuplent les jardins et les abords de nos habitations. Une liste d’espèces n’est jamais vraiment complète. Des espèces apparaissent selon les saisons, au fil des années et… lorsque notre intérêt et nos connaissances augmentent !


Quelques mètres-carrés suffisent

Comme nous l’avons dit précédemment, notre hameau n’a rien d’un milieu naturel remarquable. Il présente même un aspect relativement « jardiné ». Son atout principal en termes de biodiversité est certainement l’absence de clôtures. Dans un paysage agricole dominé par les cultures intensives, il constitue un refuge facile d’accès pour le faisan, le lièvre et parfois même le chevreuil !

Des micro-habitats de quelques mètres-carrés abritent les espèces de petite taille : tas de bois, compost, vieilles souches, tas de pierres, potager… Quelques bandes d’herbes « sauvages », épargnées par la tondeuse, assurent le gîte et le couvert à de nombreux insectes. Enfin, les maisons elles-mêmes peuvent servir d’abris, notamment aux chiroptères.


Un réseau de jardins pour la biodiversité

Si un seul jardin peut abriter tant d’espèces, ne faut-il pas reconsidérer – à l’instar de l’association « Jardins de Noé » – le rôle que pourraient jouer des milliers de petites parcelles privées, en ville comme à la campagne ? Comme nous venons de le voir, il est facile pour un particulier d’accueillir une faune sauvage variée sur son terrain sans pour autant renoncer à l’usage récréatif ou productif de ce dernier. Mais avant-même de semer une prairie fleurie ou d’installer un nichoir à oiseaux, la première chose à faire est d’observer avec patience et de chercher à connaître ces espèces que nous croisons au quotidien, souvent sans nous en rendre compte. Ouvrons les yeux car elles sont plus nombreuses que nous le croyons !

Une liste rouge des mammifères de Bretagne d’après l’indice FAR

En nous basant sur l’atlas des mammifères de Bretagne (2015), nous avons calculé l’indice de Fragmentation de l’Aire de Répartition (FAR) de chaque espèce. Nous avons ainsi établi une liste rouge des mammifères de Bretagne, incluant la Loire-Atlantique.

Lire la suite

Prévoir l’extinction d’une espèce avec l’indice FAR

Nous avons mis au point l’indice FAR qui permet d’estimer l’état de santé d’une population animale sur un territoire et à une date donnée : fragile, à surveiller, robuste, etc. Nous essayons maintenant de prévoir l’évolution d’une espèce d’après l’évolution de cet indice. Et d’estimer une date probable d’extinction dans les cas les plus défavorables.

Lire la suite

Oiseaux nicheurs de Bretagne : un nouvel outil d’évaluation

L’indice FAR permet d’estimer rapidement l’état de santé d’une population animale sur un territoire. Dans cet article, nous appliquons l’indice FAR aux oiseaux de Bretagne : espèces fragiles ou robustes, évolution de l’indice dans le temps, variation d’un département à l’autre…

Lire la suite